Noëls d'avant (2011)
Je suis une fille qui longe les coins J'ai la foi mélangée comme des fils électriques Et quand l'hiver s'en vient Je tricote en jonglant avec mes Noëls d'avant Qui sentent le cutex et la tourtière Qui chantent la Java bleue sur la rue principale Qui coulent comme du harfang des neiges Qui chantent comme mon frère et moi sur la montagne En marchant à minuit, à moins vingt Je suis une fille qui longe les coins J'ai la foi mélangée comme des fils électriques Et quand l'hiver s'en vient Je tricote en jonglant avec mes Noëls d'avant Meb tous droits réservés, SOCAN © 2011.
Dehors (2010)
Le directeur de la fanfare Je cours assise sur la galerie À prier Saint-je-sais-plus-qui Ma vie suspendue aux barreaux Un sapin sent-bon sans auto Seule à me raconter l’histoire Du directeur de la fanfare Le directeur de la fanfare Sans la fanfare Devient le directeur de rien Personne ne marche et n’applaudit Et ça fait mal Sans faire de bruit La vie Sans faire de bruit J’veux toujours plus parce que j’ai trop À m’inventer des scénarios À hypnotiser les tapis Les yeux chargés comme deux fusils C’est moi qu’on voit dans le regard Du directeur de la fanfare Le directeur de la fanfare Sans la fanfare Devient le directeur de rien Personne ne marche et n’applaudit Et ça fait mal Sans faire de bruit La vie Sans faire de bruit Un jour, je ferai c’que je veux Et dans ma vie numéro deux J’aurai oublié le cafard Du directeur de la fanfare Rien J’sais pas quoi faire quand j’suis plus là Pour que tout le temps passe Je verse des restes de moi Dans ma tasse Je vis dans ma télévision Je me crois sans histoire Je fixe le plafond Je me fais des accroires Et demain Trois fois rien Juste un vide dans un espace Marcher pour marcher Écrire pour meubler Mon isolement Dans mes mains Deux fois rien Que des lignes qui s’entrelacent Un chemin tissé Pour me rattacher Au moment présent Quand je ne m’intéresse plus Quand je vie pour me taire Quand je laisse ma peau traîner Par terre Je magasine à tour de bras Des vêtements inutiles Je retourne chez-moi Toute nue, malhabile Et demain Toujours rien Juste un vide dans un espace Marcher pour marcher Écrire pour meubler Mon isolement Dans mes mains Deux fois rien Que des lignes qui s’entrelacent Un chemin tissé Pour me rattacher Au moment présent Chez nous Berce-moi Tout bas Protège-moi Du Nord Entre le silence des photos Les gens qui dorment à la radio D’un univers en caoutchouc Ramène-moi chez-nous Fixe-moi Vers toi Allège-moi Plus fort Entre l’heure trop rouge du matin Et les jours où je ne comprends rien Toute à l’envers, bourrée de trous Ramène-moi chez-nous Hisse-moi Debout Enrobe-moi De nous Left Alone I want to be left alone I want to be bored And stare at my wall And unplug the phone Left alone I want to be left alone In my room and my home I want to listen to the silence again The silence again And then The silence Again And then Fall asleep Left Alone I want to be left alone In the light of the snow Melting at my window All alone left alone So I can think of you Le Vide Seule sur le balcon Vie virée en rond Rose sur le rebord Ma voix volant dehors Proche du lointain Vieille comme le matin Compte jusqu’à zéro Ma voix entre deux eaux Plonger dans le vide Marche les mains nues Dans les mêmes rues Use dans l’ascensceur Ma voix contre la peur Et seule sur le balcon Vie virée en rond Rose volant dehors Ma voix sur le rebord Plonger dans le vide Vivre pour vrai Ordinary Things Six years ago she went It’s hard to understand I’m staring at the walls I close the windows pretending it’s fall I don’t feel her close to me Or close to anything I just wish we could go shopping For ordinary things Her laugh across the land The softness of her hand Making me feel so tall Still sometimes in the summertime comes fall I don’t feel her close to me Does it means she has wings I wish we could sit here talking About ordinary things My mom is gone for good She’d come back if she could Celle qui veut dormir 9 ans Février joue à la courte échelle Au couvent, les roses lentes sont fanées C’est moi qui vois par la serrure Les yeux des soeurs grises Moi qui scintille en m’éloignant De celle qui veut dormir neuf ans Le printemps tire à la courte paille Aux matines, la perdante ira sonner C’est moi qui vois par la serrure Les yeux d’Héloïse Moi qui scintille en m’éloignant De celle qui veut dormir neuf ans Et sa vie s’étale en courtepointe Paper Clips I never thought that I would ever Sit down again I’ve been out all day looking for things to say Nothing came Just some silly names In the emptiness So I bought some paperclips Magazines And some tweed running shoes Thinking it would help But neither the paperclips Magazines Nor the tweed running shoes Made me love myself I never thought that I would ever Feel old again I keep facing the same fears year after year They don’t die Even when I cry To drown the emptiness I’ve been buying paperclips Magazines And some tweed running shoes Thinking it would help But neither the paperclips Magazines Nor the tweed running shoes Made me love myself Train Song I want to live on a train Drink tea, eat chocolate and clementines Far from the city of doubts I just want to feel like going out inside Take a picture of the air When the sun comes out for lunch And close my eyes to see the light I want to live on a train Drink tea, eat chocolate and clementines And make up stories about The people who live in the houses we pass by Maybe there’s a Betty there Or a Michael writing songs About the train that’s passing by For the same reasons that I write songs for Because I like it Because It’s wintertime I want to live on a train Drink tea, eat chocolate and clementines Real time on the rails, good time Real time on the rails, good time Real time on the rails, good time Dehors Dehors Dis quelque chose Quelque chose de trop Dis quelque chose D’autre que des mots Explose en silence Le matin est brun Prend le revolver Et vise le parfum Dis quelque chose Quelque chose de trop Dis quelque chose D’autres que des mots Dessine la distance Détruit le piano Vend la diligence Et repart à zéro Personne n’est jamais seul Tu ne seras jamais seule Et si tu t’ennuies Tu peux sortir dehors Dis quelque chose Quelque chose de frais Dis quelque chose Qui sonne pour de vrai Attaque le désert Libère les oiseaux Joue de la crécelle Enterre la radio Dis quelque chose Quelque chose de frais Dis quelque chose Qui sonne pour de vrai Dynamite la mort Crève-toi les yeux Bombarde les bords Et hurle ta vie en mieux Personne n’est jamais seul Tu ne seras jamais seule Et si tu t’ennuies Tu peux sortir Et si tu t’ennuies Tu peux sortir Et si tu t’ennuies Tu dois sortir dehors! 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La neige(2009)
Anne Niverre (2008)
Anne Niverre Anne Niverre serre Ses mains universelles Dans ses revers d’hiver Anne Niverre Anne Niverre erre Sa tête en montgolfière Prend l’air Anne Légère Pas celle aux pignons verts l’autre L’adversaire Anne Niverre Anne Niverre sert Son âme luminaire Dans des vases à désert Anne Niverre Anne Niverre erre Ses mots imaginaires Restent sans commentaires Anne Légère Pas celle aux pignons verts l’autre L’éphémère Meb tous droits réservés SOCAN © 2008
Meb Ep (2008)
Pleut-il? Pleut-il? Pleut-elle? Pleuvons-nous? Pleux-tu? Je ramasse des feuilles jaunes Et je les mange mortes Comme dans le bon mieux temps L’automne est plié en deux Je suis le pointillé Dans mes bottes de pli Petite, un peu plus dedans que dehors Pleut-il? Pleut-elle? Pleuvons-nous? Pleux-tu? Des fois je pleute un petit peu Lui dis-je Je dégoutte des coins Un, Quatre Un, Quatre Un, Quatre Je ne suis plus certaine D’apporter quelque chose D’exceptionnel Alors je reste simple Et doucement je chante Un, Quatre Un, Quatre Je ne veux plus savoir Juste suivre ma main Dans la ruelle Je ne veux plus compter Seulement chanter les chiffres Un, Quatre Un, Quatre Une chanson sur deux accords Pour téléspectateur perdus Incantation pour ceux qui disent Vouloir la grosse paix sale Celle qui dégouline Sur des divans de velours mous Je m’emballe en cadeau La fin des grands à croire Pour l’essentiel Je me garde deux mots Rattachés à mes manches Un, Quatre Un, Quatre Orignal Souvent j’oublie à quoi j’ressemble Alors j’essaie de m’retrouver Je suis les écorces d’orange sur le comptoir Jusqu’au salon et derrière la télé Je me vois Encadrée dans un miroir en forme d’orignal Et j’ai des bois Et je me sauve entre mes doigts Chaque fois Découpée dans un miroir en forme d’orignal En belle au bois dans les ruelles de Montréal Neuf heure, il est temps que j’me sorte Bonjour trottoir, au revoir divan Je veux me voir comme les autres dans le noir Mais dans la vitre d’un grand restaurant Je me vois Encadrée dans un miroir en forme d’orignal Et j’ai des bois Et je me sauve entre mes doigts Chaque fois Découpée dans un miroir en forme d’orignal À Montréal, on est jamais sorti du bois Non à Montréal, faut jamais croire ce que l’on voit Your Rainy Days When I dream nothing’s the same again Like an old life that I don’t understand Like a movie where the actors changed the plot And the scenes you liked just never made the cut I wake up so happy you’re still there Cause those days I seem to be nowhere And I’ve had it with reruns of the past From now on it’s you I wanna watch And I will hold you through the dryness of your rainy days So fall will become inside our room a secret holiday And we won’t be singing in the rain cause it’ been done before We’ll trash all the papers turn the TV off and live some more And you will hold me through the dryness of my rainy days And whisper so clearly we were right to picture life this way Entre ma tête et la mer Entre ma tête et la mer Une petite lumière Qui clignote la nuit Quand je flotte autour du pied du lit Entre ma tête et la mer Un minuscule univers Que j’invente à mesure Ça me sort de moi, ça me rassure Entre ma tête et la mer S’évaporent mes peurs En poussières de couleur Et ça brille quand je pleure
Et ça brille Meb tous droits réservés SOCAN © 2008